Dans mon article précédent sur le faux problème des retraites1 , j’évoquais en détail le concept du Ministère de l’Investissement Souverain. Mais qu’en est-il réellement de cette idée, et surtout pourquoi ne s’agit-il pas d’une proposition farfelue sortie de nulle part, d’un simple tour de magie bureaucratique ? La réponse réside précisément dans l’objectif fondamental de ce Ministère de l’Investissement Souverain et la manière dont il pourrait transformer la gestion publique.
Les économies considérables qui pourraient être réalisées par la suppression de nombreuses agences et comités transversaux – plus de 1000 structures administratives – ainsi que les coûts qui en découlent, parmi d’autres mesures évidentes, seraient récupérées par ce ministère. Plutôt que d’entrer dans le budget global brut de l’État français, ces fonds seraient directement affectés à ce ministère spécifique, ce qui permettrait de créer un levier financier dédié.
Cet argent collecté via les différentes restructurations de l’appareil d’État français offrirait ainsi la possibilité de réaliser des économies substantielles. Cependant, ces nouveaux excédents budgétaires devront être utilisés à bon escient, car tout le reste découlera de cette gestion. Le Ministère de l’Investissement Souverain serait doté d’un portefeuille financier pour prendre des participations dans divers actifs financiers et boursiers, afin de générer des revenus complémentaires à partir de ces fonds mis de côté. À titre d’exemple, chez notre voisin la Confédération Helvétique, une telle capacité souveraine leur a permis d’adopter une loi instituant un 13e mois de retraite financé grâce aux revenus de leur fonds d’investissement public.
Grâce à une politique d’investissement bien pensée, ce ministère pourrait capter toutes les économies réalisées sur la charge de l’État, les instances gouvernementales et le millefeuille administratif. Cela permettrait d’acquérir de nouvelles capacités financières stratégiques, renforçant ainsi la souveraineté économique de la nation.
Il sera également prioritaire que ce ministère propose un cofinancement ambitieux pour une politique d’investissement dans le secteur de l’électricité nucléaire, surtout une fois que la France aura progressivement quitté le marché européen de l’énergie ainsi que toutes les instances européennes. Cette sortie pourrait permettre de diviser par trois les factures d’énergie des ménages français. L’énergie est un bien de première nécessité, et il est crucial de réduire son coût pour chaque foyer. Ce ministère aura pour mission de cofinancer toutes les mesures à moyen et long terme qui contribueront au développement durable de notre nation et au bien-être de nos concitoyens.
Afin d’assurer une transparence totale, le Ministère de l’Investissement Souverain devra remettre au Premier ministre un rapport financier détaillé tous les six mois, présentant les recettes générées à ce jour. Ces documents devront être accessibles dans chaque département et mairie de France, garantissant ainsi un suivi public et une transparence exemplaire.
Ce ministère devra utiliser cet argent non seulement pour réaliser des économies, mais aussi pour maximiser la rentabilité de ces économies par une stratégie d’investissement sur 10 à 20 ans. Il pourra investir dans des actions, obligations et autres instruments financiers, dans le but de créer des revenus supplémentaires durables pour la nation.
Les fonds ainsi récoltés devront également être réinjectés dans le système public afin d’augmenter les budgets de l’État. Cependant, le fonds d’investissement ne serait qu’un complément dans le système de financement public. Son rôle secondaire serait de s’assurer que les ressources accumulées soient exclusivement utilisées pour le développement national, avec pour objectif principal de soulager financièrement et fiscalement nos compatriotes.
Les secteurs prioritaires pour ce financement massif devraient inclure la défense, notamment le nucléaire militaire et civil, la sécurité intérieure, la santé publique, ainsi que l’éducation nationale. Ce sont des domaines essentiels dont le financement doit être garanti et renforcé.
La durée de vie idéale pour un Ministère de l’Investissement Souverain serait celle d’un quinquennat, voire d’un septennat au maximum. Cinq ans constitueraient un délai optimal pour réaliser un premier bilan concret de son utilité. Ces bilans devront indiquer clairement l’efficacité et la pertinence de ce ministère.
Durant sa première année, ce ministère aura pour objectif de réaliser progressivement des placements financiers qui commenceront à générer des intérêts dès l’anniversaire de ces premiers investissements, augmentant ainsi le portefeuille général.
Les fonds non utilisés, comme stipulé précédemment, devront être investis uniquement pour moderniser et soutenir l’action publique gouvernementale, à condition que cet argent soit utilisé sur le territoire national.
Les économies possibles sur l’appareil d’État atteignent plusieurs centaines de milliards d’euros par an, incluant les coûts liés aux membres du gouvernement et leurs collaborateurs, au Parlement français, aux Régions, et ainsi de suite.
Pour la sélection des lois, chaque Français aurait l’obligation, comme dans la Communauté Helvétique, de recevoir un colis postal contenant un dossier explicatif avec une fiche détaillant chaque texte de loi. Chaque citoyen devra alors se prononcer par “Oui” ou “Non” après avoir lu les explications et le texte intégral des lois proposées.
Dans un premier diagnostic économique de la France, j’ai pu identifier jusqu’à 205 milliards d’euros d’économies structurelles potentielles. Et encore, cette analyse n’a pas été poussée à son maximum, car je me suis basé sur les avis d’économistes et mes propres observations pour trouver les leviers les plus accessibles, sans avoir à supprimer deux jours fériés ni augmenter les impôts.
D’ailleurs, les résultats produits par ce ministère de l’investissement souverain seraient tels que la stratégie adoptée générerait rapidement suffisamment de profits pour entraîner une baisse significative de la charge fiscale pesant sur les ménages français dès la deuxième année de fonctionnement.
Ce Ministère de l’investissement souverain serait financé notamment par les mesures proposées dans l’article Economie sur l’Etat3.